Bonjour !
Voilà un simple article pour vous faire part du fait que je suis complètement aliénée… Alors je vous rassure, il me semble tout de même que je ne me sens pas si mal que ça dans ma tête et dans mon corps ! On est pas toujours d’accord sur tout eux et moi, mais on se débrouille pas si mal après tout.

La raison pour laquelle je ne suis pas saine d’esprit ? Elle est juste au dessus de vos yeux, voilà donc ce qui vaut, sur de nombreux groupes facebook de se faire traiter d’aliénée, de folle, de schizophrène et autres maladies difficiles à vivre qu’on prend désormais pour des insultes. (Vous noterez l’intelligence des gens, au passage.) Mais bon, c’est moi qui est bizarre, que voulez-vous…
Si vous lisez Les contes interdits, soyez prévenus, bande de fous furieux. Enfin, vous avez probablement entendu parler du problème qu’a engendré la réécriture du conte Hansel et Gretel : on attaque l’auteur pour pornographie juvénile. L’enseignante a porté plainte et elle n’y va pas de main morte. J’ai lu ce livre, effectivement, c’est terriblement glauque, malsain… Un conte interdit en somme. Il est peut-être plus touchant parce que les victimes sont de jeunes enfants. Est-ce que j’ai lu ce livre en pensant que j’y éprouverai du plaisir ? Oui et non. Oui tout simplement parce que j’aime lire, j’aime l’horreur, j’aime me faire des frayeurs toute seule à 2h du matin juste avec un livre plutôt qu’avec des scream à la télé. (Là, je veux bien vous accorder le bénéfice du doute sur ma santé mentale.) Non parce qu’il n’y a jamais rien d’excessivement agréable lorsque vous lisez des scènes comme celles qui se trouvent dans ce livre : la scène est évidemment répugnante. Pour autant, est-ce que j’ai détesté ce livre ? Absolument pas. J’ai pris le livre dans sa globalité, comme je le fais pour les autres livres de cette série. Je ne me suis pas arrêtée sur LA scène tant redoutée, notamment peut-être parce que j’ai lu le livre il y a quelques mois avant tout le tapage que l’on en fait désormais. Si vous cherchez à connaître mon avis, je ne l’avais pas mis car je ne chroniquais presque plus mais j’avais apprécié l’écriture du livre, mais sans plus, car je m’étais perdue dans les détails, dans les nombreux personnages et que oui, effectivement, j’avais passé un stade au-dessus du glauque. Pour autant, je n’ai pas détesté ce livre, et je ne l’ai pas laissé de côté non plus.
L’idiotie des réseaux sociaux pourrait s’arrêter là, mais non. Bêtement, j’ai tenté de discuter avec cette personne… Ceux qui comment sur ce blog le savent, j’essaye de répondre en général car j’adore discuter avec vous, même quand vous avez un avis contraire au mien, je trouve ça particulièrement agréable !

Vous vous souvenez de ça ? On en a parlé il n’y a pas longtemps juste ici : la dark romance. Je vous avais d’ailleurs confié que j’appréciais ce style de lecture pour des raisons diverses et variées. J’ai défendu cette littérature au même titre que les autres, autant sur le blog que dans cette fameuse conversation. Haha. Hé bien figurez-vous que maintenant, j’ai encore plus de problèmes avec ma petite tête ! C’est bien connu, si vous lisez de la dark romance vous êtes un.e pervers.e psychopathe qui veut sauter sur tout le monde avant de les tuer ! Évidemment !
Je vous assure, j’attire les gens ouverts d’esprit, habituellement. Mais là, je suis tombée sur du costaud ! Le pire ? Cette personne n’est pas la seule à penser ça. Chacun pense ce qu’il veut et chacun a le droit d’aimer ou non ces genres littéraires qui sont particuliers, il ne faut pas non plus se voiler la face, on parle de livres interdits aux mineurs généralement ou destinés à un public averti et je ne le cache pas ! Bien au contraire. Si vous n’avez pas le cœur accroché, ne vous lancez pas dans Les contes interdits ni dans la dark romance ! Mais, le respect des autres, ça tient quand même à peu de choses.

Et pourtant, nous en parlions dans la journée avec la très gentille Tess du blog voyage littéraire, et merci à elle car elle m’a donné envie de sortir cet article et m’a donné une très bonne idée pour la comparaison. Elle aussi, lit et écrit de la dark romance (une fille bien je vous dis !) et elle m’a fait remarquer que Game of Thrones était aussi pas mal dans son genre de trucs glauques. Ceux qui me connaissent bien savent que je viens seulement de démarrer la série. (Si vous me spoilez, je vous raye de la surface de la terre et je vous montrerai mon petit côté Contes interdits). Hm. Je pense que cette série a fait assez de bruit pour prouver que de nombreuses personnes (à la louche je dirais plusieurs millions étant donné le phénomène qu’a eu cette série, si on atteint pas le milliard). On a quand même des meurtres, de l’inceste et j’en suis qu’aux premiers épisodes. Hm. Bienvenus dans le club des cinglés et des bons à interner.
Plus sérieusement, je prends les choses avec humour, mais j’ai aussi mal pris le fait qu’on classe les gens selon ce qu’ils lisent. C’est comme ça qu’on crée ce que j’appellerai des complexes de lecture. J’ai souvent été jugée pour mes lectures : je suis fleur bleue, folle à lier, trop enfantine, je ne vis pas dans le monde réel… Bref, on ne s’en sort jamais. Entre ceux qui lisent des classiques et qui appartiennent au siècle dernier, ceux qui ne sont pas de vrais lecteurs car ils lisent des romans de gare, ceux qui sont encore des enfants à lire seulement des BDs, des mangas, et ceux qui sont complètement hors contexte avec leur horreur, on encore pire… Des essais ! Quelle genre de personne peut bien lire des essais… ? Tout le monde, dans ceux que ça intéresse. Je fais partie, à ma manière, de tous ces clichés. Je les entretiens même peut-être sans le savoir, même si j’essaye de tout de même de casser ces codes littéraires que l’on impose à la société sur UN livre que vous aurez lu au lieu de se réjouir d’avoir encore de si nombreux lecteurs.
Alors c’est vrai, je ne suis peut-être pas saine d’esprit à l’égard de certaines personnes, mais je suis heureuse d’être une lectrice indépendante dans les genres qu’elle lit, où elle se forge son propre avis, où elle essaye avant de critiquer et c’est ce que je tente de communiquer à mon entourage, à mes élèves, mes amis : la tolérance, le droit d’aimer, de se tromper, d’avoir un avis tout en respectant la personne en face.

Pour ce qui est du caractère légal de ce genre de livre, je pense que ne pas accepter un livre, c’est avouer qu’il dérange certaines personnes. On ne censure pas un livre parce qu’il est dérangeant, sinon on va perdre une grande partie de notre littérature française. Sade, si tu nous entends, on t’aimait bien copain ! Certes, dans Hansel et Gretel, on est dans un caractère exceptionnel. Caractère qui est souvent évoqué dans les livres de témoignages comme ceux de Toni Maguire pour qui j’ai un profond respect. Le viol sur un enfant est évidemment un acte répugnant, et inadmissible. Ces mots ne sont pas assez forts, j’en ai bien conscience, mais rien d’autre ne me vient ne serait-ce qu’un smiley qui crache ses tripes. Mais à quel moment décide-t-on qu’un livre témoignage prime sur un livre d’horreur ? La raison était que l’on donnait matière à des pédophiles : ces mêmes pédophiles qui ont déjà matière sur la toile et dans les témoignages si on se focalise sur l’édition et l’écriture. Je me trompe peut-être, mais j’ai du mal à croire que ce genre d’individus (pour rester polie) se dirige vers les livres en espérant tomber dessus alors que rien ne l’évoque. Si aujourd’hui, ce livre attire les pédophiles, alors ce sera de notre faute, à nous, lecteurs, blogueurs, journalistes… qui en avons parlé. Je n’avais jamais entendu parler de ce livre publiquement avant cette plainte, en dehors des contes interdits et de ceux qui connaissaient cette série : des personnes fan d’horreur au même titre que les livres d’horreur québécois qui sont juste excellents, Patrick Sénécal en est un parfait exemple, et pourtant, des scènes choquantes s’y trouvent également.
Je suis ouverte à toute discussion sur le sujet, avec ceux qui ne sont pas saint d’esprit comme moi, avec ceux qui pensent que nous sommes des sous fifres de l’humanité… Et à ceux tout simplement, qui aime l’horreur, la dark romance, les témoignages…